Elle s’appelle Daa, elle est née et vit dans un couvent avec ses 24 mères, elle sillonne la taïga et apprend les plantes sauvages, les arbres, les animaux. Il s’appelle Laure, il est albinos ; pour qu’il n’ait pas à vivre la violence de la mine, son père l’oriente vers la médecine. Ces deux-là si dissemblables vont se rencontrer et vivre ensemble le meilleur et le pire.
Autrice : Audrée Wilhelmy
Éditeur : Grasset
C’est un roman d’une beauté rare, et il est difficile d’en parler sans craindre de trahir la richesse de ce texte. Surprenant et dérangeant dans les premières pages, il devient très vite envoûtant, plein d’une poésie sauvage. L’emploi de dialectes des « premières nations » l’ancre dans la rudesse des paysages québécois. La relation entre Daa et Laure est empreinte du mystère des grandes passions.
C’est un curieux mais magnifique voyage auquel nous invite Audrée Wilhémy, qui a reçu le prix « étonnants voyageurs » 2022 pour cet ouvrage.
Ce roman est une belle et tragique histoire d’amour entre deux êtres qui subliment leur différence. Le mythe de la femme sorcière libre et indépendante est également revisité et le portrait dépeint est touchant. Très belles descriptions de la nature austère de la forêt boréale. Belle écriture.
La littérature québécoise nous offre des pépites… L’écriture de Wilhelmy est poétique ; l’autrice construit son roman de façon originale ; les thèmes sont eux aussi dépaysants. C’est un roman dans lequel il faut se plonger en se laissant dérouter au départ. La nature y tient une place prépondérante et réconfortante. Les humains y subissent pour certains des conditions de vie que je ne souhaite à personne. Mais la beauté et la profondeur des deux personnages principaux sont magnifiques.