A travers ce troisième roman autobiographique, l’autrice continue dans le dépouillement. Après s’être débarrassée de son hétérosexualité, de son métier d’avocat, de son mari, elle se débarrasse de son nom.
Autrice : Constance Debré
Éditeur : Flammarion
Le sous-titre pourrait être « Famille je vous hais », quant au titre « Nom » il résonne tout au long de ce roman autobiographique comme « NON ». Mais ce n’est pas un « non » capricieux, c’est un « non » réfléchi, construit après une déconstruction de sa vie antérieure, celle d’une femme issue de la « saloperie de bourgeoisie », petite fille et nièce d’hommes politiques au plus haut niveau. Sans domicile fixe, elle ne s’attache pas, quittant ses maîtresses pour ne pas faire semblant d’aimer. C’est fort, violent comme un coup de poing dans la figure, mais toujours sincère. Je ne suis pas d’accord avec nombre de ses affirmations et choix, mais j’ai été emballé par son écriture rythmée et son honnêteté.
C’est un roman dérangeant parfois, superbe toujours. Le paragraphe sur la mort de son père est d’une beauté fulgurante.
La narratrice parle de sa vie, par bribes, tout en dissertant sur la vie. Elle nous enjoint de nous rendre libre, de quitter « la vie lamentable ». Elle a abandonné beaucoup de choses -qui peuvent encombrer !!- : la famille, les objets, le travail non indépendant, les horaires, la vie hétérosexuelle, son mari… La posture est radicale, les phrases percutantes, le ton vif. C’est très vivant, y compris dans les contradictions assumées.
Ayant lu son précédent livre, que j’ai aussi beaucoup aimé, j’ai senti une évolution, une écriture à l’os, vive mais plus posée, et une posture mieux vécue.
Il est facile d’avaler le bouquin en peu de temps tant le style est agréable mais son intérêt est de nous bousculer dans nos repères, nos valeurs, nos certitudes. Un vrai plaisir à lire et ça vaut le coup de s’arrêter par moments pour y réfléchir A ne pas manquer !
Véritable coup de poing, on ne ressort pas indemne de cette lecture.
Constance Debré rompt avec sa famille, célèbre, brillante, médiatique et fuit – au milieu de sa vie – un itinéraire tout tracé, une carrière d’avocate et un univers matériellement très confortable.
NOM c’est un renoncement à la lignée des Debré et à tout ce que ce patronyme impose à ceux qui le portent. C’est NON au NOM.
Pour apprécier encore plus ce livre, je conseille de connaître au préalable quelques éléments sur la famille Debré et sur les choix radicaux faits par Constance, la narratrice.
L’auteur nous livre sa philosophie de la vie : rejet de toute la société et « Nom » pourrait être remplacé par « Non à tout ».
Ce livre nombriliste, que j’ai lu jusqu’à la fin, n’est que le résumé d’un règlement de compte familial et ne m’a rien apporté