« Boy Diola », c’est ainsi qu’on appelait les villageois de Casamance venus à Dakar pour trouver du travail. Ce villageois, c’est ici Apéraw, le père de l’auteur. À force de côtoyer de trop près la souffrance, il a décidé de partir. Pendant des mois, il s’est rendu au port jusqu’à ce que son tour arrive, un matin de 1969. Tout s’est ensuite enchaîné très vite. L’arrivée à Marseille, l’installation à Aulnay-sous-Bois, la vie d’ouvrier chez Citroën, la débrouille. De ce voyage, il n’a jamais rien raconté à ses enfants nés en France, jusqu’au moment où, en 2011, un reportage sur l’arrivée de migrants en Corse l’amène à se confier à son plus jeune fils Yancouba.
Auteur : Yancouba Diémé
Éditeur : Flammarion
Un beau premier roman, émouvant hommage à ceux qui ont tout quitté pour venir travailler en France et, en retour, n’ont reçu que des désillusions. Une histoire d’immigration dans laquelle l’auteur donne la parole à ceux qui n’ont que rarement l’occasion de s’exprimer, pour raconter la douleur de l’exil et du déracinement. Un bémol : le choix de l’auteur de ne pas raconter les faits dans l’ordre chronologique, en rapportant les souvenirs de son père tels que celui-ci les a racontés. On peut se perdre un peu dans les époques et les personnages…